750 grammes
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 16:19

ENFANTS MANGEANT DES CRÊPES , PARIS , 1933 .

 Une des traditions française les plus implanté dans le pays , consiste à faire des crêpes à la Chandeleur et à notre époque accessoirement de faire une procession en portant des bougies. 

Cette habitude de porter des lumières jusqu'à l'église ,  le 2 février remonte très loin , au début de la chrétienté en France , soit après que ce sacré Clovis décidât de faire du royaume une des filles de l'église .

LES CRÊPES , JAN VAN PEE , XVI SIÈCLE , MUSÉUM D'ANVERS .

 

Cette fête à pour objet de présenter l'enfant Jésus au Temple et à la purification de la Sainte-Vierge . Son nom provient des cierges bénis qu'on porte en procession. 

 

 

VENDEUSES DE CIERGES POUR LA CHANDELEUR A MARSEILLE 1909 , MUSÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRE.

 

La chandeleur en elle même remonte au temps obscur et était fêté bien avant l'arrivée de la religion au dieux unique . 

Les fêtes de Luppercale chez les Romains ou Prosperine et de Ceres chez les peuplades moins civilisées , consistaient en pèlerinage païen avec des torches allumées .

Chez les celtes , la dwi consistait soit a casser la tète de son adversaire avec une pierre

 ( très festif comme pratique ) soit de jeter dans le rivière , fontaine ou cours d'eau , du pain pour espérer une bonne récolte l'année qui suis .

Le pape Gélasse  ( 472 après J-C bien sur ) , jugeât plus sage de christianiser un usage qu'il n'arrivait pas à détruire , lui substituât donc la chandeleur .

Comment en est donc arrivé a associer les crêpes au pèlerinage religieux , tout simplement en associant les croyances populaire qui consiste à croire chez le paysan , que si il réussit à faire de bonnes crêpes et à bien les retourner d'un seule coup et d'une seule main ce disque de pâte blond qui peut aussi être le symbole du soleil ,( en cette période de l'année ou l’hiver se décide en général à devenir rude ou doux , et donc à décidé du sort de la futur récolte )  sa récolte de blé sera bonne et non carié .

Et les croyances religieuses , ou en étant un bon pèlerin rejoignant avec dévotion l’église le cierge allumé à la main, on est sur que l'on irat au paradis.

Cette croyance de chance que l'on obtenait après avoir avec habilité fait sauter la crêpe n'était pas seulement réserver au paysans et l'on pratiquait avec beaucoup d'enthousiasme le 2 février cette sauterie dans l’âtre des châteaux royaux et même dans les palais impériaux .

LES CRÊPES, FRANÇOIS BOUCHER 1703-1770 , BIBLIOTHÈQUE MUNICIPAL DE LYON .

 

Pas toujours avec bonheur , comme cette anecdote le rappelle .

 

Napoléon et sont entourage avant de partir pour la campagne de Russie , fêtait la chandeleur en faisant des crêpes , vint le tour de l'empereur de tenir la queue de poêle .

" Si je retourne celle-ci , dit-il , je gagnerai la prochaine bataille . Et la crêpe se retourne ronde comme lune et du premier coup , le petit caporal fit sauter une autre avec autant de bonheur , puis une troisième tournoyant comme un louis d'or , la chance l’accompagnant toujours; le tour de la quatrième vint , celle-ci comme un torchon honteux roula dans la cendre . 

Celle-la, c'était la Bérézina".

Peut être, que durant la retraite de Russie , l’empereur se rappela-t-il la quatrième crêpe du palais des Tuileries ???.

 LA TRADITION , PARIS 1887 , ÉMILE LECHEVALIER .

 

 

Au cour du XIX siècle on prit l'habitude de faire sauter la crêpe tout en tenant dans la main gauche une pièce d'or ou d'argent, cela ajoutant bien sur de la difficulté au geste et un signe d'habilité , et en plus avec la symbolique de la pièce précieuse , signe de richesse .

D'autre croyance s'attachait à la chandeleur , si l'on rentrait de l'église avec un cierge béni sans qu'il s'éteigne on était sur de ne pas mourir durant l'année à venir .

Ou en Haute-Saône après une neuvaine , si un jeune homme s’endormait cette nuit-la en pensant à une jeune fille , il était sur de l'épouser dans l'année .

Pour en terminer , il était aussi habituel pour des fiancés d’échanger des gâteaux près d'une source voisine , à la chandeleur , pour avoir un mariage heureux .

 

Ci-dessous , je vous donne les recettes de Nalesnikis ou crêpes polonaise , qui connurent un grand succès en France à partir des années 1860 , cette période vit une envolée de la cuisine slave , cela grâce à des cuisiniers comme Emile Bernard qui ayant fait carrière chez des princes slave ou l’Empereur de toutes les Russies durant ces années , ramenèrent les recettes qu'on consisterait comme très exotique en France et aussi le fameux service à la russe qui révolutionnera la façon de servir à table dans l'empire francais .

 

NALISNIKIS.

Mélangez et battez 8 œufs avec 3 quart de litre de crème , 60 grammes de beurre frais fondu , muscade râpée , zeste de citron râpé sur du sucre , un peu de sel , 300 grammes de farine . Mettez dans la poêle un peu de beurre ou de saindoux ; mais , aussitôt la pâte versée , semez-y , si vous voulez , des grains de raisins de Corinthe , retournez , faites cuire , placez sur une assiette , saupoudrez de sucre , roulez la crêpe avec une fourchette à 2 dents , et servez brûlant .

 

NALESNIKIS AUX CONFITURE.

Étant faites comme ci-dessus , laissez-les refroidir , étendez dessus de la marmelade à votre convenance , avec des petits morceaux de beurre ; placez-les, les unes sur les autres dans un moule ou vous verserez une sauce faite de 7 jaunes d'oeufs , 2 blancs battus en neige , un demi litre de crème fraîche , du sucre en quantité raisonnable ; mettez cuire lentement au four ou sous le four de campagne a chaleur modérée  .

Laissez cuire , une fois cela fait et la sauce bien ferme , retournez sur un plat , démoulez , et servir chaude  .

 

NALESNIKIS FRIT.

Préparez un appareil à base de 250 grammes de fromage blanc bien égoutté , lissé en terrine et additionné de 250 grammes de beurre en , 1 œuf , et un peu de sucre . Divisez en parties de 70 à 80 grammes : enveloppez par des nalesnikis très minces , trempez en pâte à frire légère et frire un moment .

Servez sur un plat saupoudré de sucre en neige .

 

JEUNE FILLE PRÉPARANT DES CRÊPES , PARIS 1931 .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 13:42

 

TROIS ENFANTS DEVANT LA VITRINE D'UN PÂTISSIER , FERNANDO PASTA 1887-? , MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE DE FLORENCE .

 

Un lecteur fidèle ( du moins je l'espère ) me demande si je connais le bonnet turc ,

BONNET TURC .

réponse non , mais comme rien n'est introuvable à notre époque ???. Je me suis mis en quête de ce bonnet sucré ( la forme du moule à bonnet turque est la même que ce giraumon appelé lui aussi bonnet turc ) et j'ai trouvé ces quelques recettes , notamment chez A . Dumas , le sauveur du cuisinier amateur ou non .

 

Le nom de bonnet turc était donné à une très vieille pâtisserie française, qui avait comme base les amandes et la forme du bonnet de vizir ou bonnet turc , de plus on emplissait la pâtisserie de fruits confits , bonnet de vizir et amandes, trois symboles Ottomans en ce siècle ( le XIX ) qui adorait les images d’Épinal.

 

 

 

 BONNET DE TURQUIE SIMPLE.

PÂTE CROQUANTE , DICTIONNAIRE DE CUISINE 1889 .

Faire une abaisse simple de pâte croquante ou de pâte de Savoie , on fonce le moule en forme de bonnet de turc en marquant bien le dessus ; puis on le met à four modéré ( 160 degrés ) et cela durant 20 minutes . Ne pas oublier de piquer avec un couteau , afin qu'il ne cloche point et si nécessaire remplir le vide avec des lentilles ou des noyaux de cerises pour ne pas le laisser gonfler. On peut utiliser une pâte de massepain blanche , faite avec des amandes douces bien pilées ensemble .

Une fois le gâteau cuit l'emplir de fruits confits ou de confiture , le retourner sur un plat garni de confiture ou de gelée aux fruits , on colore le gâteau de différentes gelées ou confiture de façon à lui donner quatre couleurs .

FEMME NUE AU BONNET TURC , PABLO PICASSO , 1887-1973 ,CENTRE POMPIDOU

 

BONNET DE TURQUIE A LA TRIBOULET .

LA GOURMANDISE .

Employer : sucre en poudre 250 grammes , pistaches mondées  500 grammes , farine tamisée 250 grammes , œufs frais 15 , zestes de citrons verts 2 citrons .

Piler les pistaches avec le sucre et zeste des citrons ; mettre dans une terrine avec les jaunes d'oeufs et travailler comme les biscuits ; lorsque la masse est mousseuse , fouetter les blancs en neige et les mélanger avec la farine dans la masse . Le moule représentant le bonnet turc étant préalablement beurré et glacé au sucre , on le remplit aux trois quarts avec la pâte ; le mettre dans un four doux ; après deux heures , la cuisson est achevée . On la glace en sortant du four , en alternant les couleurs blanches et rouges .

 

 

"De toutes les passions, la seule vraiment respectable me parait être la gourmandise"

                                          Guy de Maupassant 1881 .

 

BONNET DE TURQUIE EN SURPRISE .

Vous prenez de la pâte d'amandes , que vous avez faites avec des amandes douces pilées , arrosez d'un peu de blanc d'oeuf fouetté avec un peu d'eau de fleurs d'oranger , et, réduite en pâte avec du sucre en poudre ; vous pilez cette pâte d'amandes dans un mortier avec du bon beurre frais , de l'écorce de citron vert hachée , quelques confitures , du sucre , quatre ou cinq jaunes d'oeufs ; puis beurrez le moule avec du beurre très-fin , mettez au four et scellez la base avec un cordon de pâte d'amandes autour de la pâte préparée comme il est dit ci-dessus , et faites cuire au four , vous le laissez trois heures , puis quand le gâteau est cuit , vous le levez , le mettez sur un plat , le couvrez de confitures de différentes couleurs et servez .

LE GRAND VIZIR,  JOSEPH VIEN 1716-1809 , MUSÉE DU LOUVRE .

 

 

 

 

 

 

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14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 13:29

 

MOULE A MADELEINE EN CUIVRE FIN XIXè , MUSÉE GALLÉ-JUILLET .

 

 

Commercy et sa madeleine sont connus depuis la seconde moitié du XIXè , alors pourquoi cette madeleine est plus connue que les madeleines d'une autre ville de France . La réponse est simple , l'industrialisation , un certain César-Berbard eut la bonne idée de développer sont usine de madeleine qui était juste en face de la gare de Commercy , et de vendre sur le quai via d'accortes jeunes femmes ces madeleines aux voyageurs qui passaient par cette gare ( Commercy était une gare-étape importante pour voyager vers l'est de la France ). C'est ainsi que grâce au chemin de fer ce répandit dans toute l'hexagone ces délicieux petits gâteaux comme on les appelait à l'époque .

 

La recette de la madeleine , que l'on n'appelait pas encore comme cela, elle est bien antérieur à cette époque , certainement originaire d’Espagne , la madeleine alors avait de nombreuses formes et différents ingrédients . Ci-dessous le lien pour voir l’article sur les pâtes à manquées et fanchettes , ancêtre des madeleines .

http://lacuisinefrancaisedantan-jadere.blogspot.fr/2011/02/les-madeleines-et-manque-de-jule.html

 

Formes de madeleines au XIXè .

Très appréciées des gens qui désiraient soulager une faim pressante , elles ce vendaient dans les boulangeries et pâtisseries , à la pièce , mais pas seulement . De nombreuses vendeuses ambulantes la proposaient au coin des rues , ou sur les ponts ou il y avait toute une série de petits commerces alimentaires.

L'origine de la recette de la madeleine de Commercy est comme d’habitude contestée ,  c'était soit un cuisinier du célèbre roi gastronome Stanislas ou même selon certaines versions le roi lui-même , ou alors Madeleine Paumier cuisinière d'une noble de Commercy , Mme Perrotin de Barmond , les deux  version date du XVIIIè , cette dernière version à aussi comme avantage d'expliquer le nom de madeleine donné à ce gâteau .

 

 

 

Formes de madeleines au XIXè

Le cannamelise français ,1786 .

Cela ne convainc guère car le nom de madeleine était déjà connu avant cela pour ses petites douceurs , une version qui semble plus réaliste et celle donnée involontairement , dans un de ces écrits par Restif de la Bretonne( 1734-1845 ) qui parle de ces Madeleines qui vendaient au coin des rues des petits gâteaux .

Les madeleines , François kollar , 1931 , Grand palais

Au XVIIè  et surtout au XVIIIè les boulangers et pâtissiers s'aperçurent que de jolies et jeunes vendeuses , étaient la meilleur façon de faire bonnes affaires dans leurs commerces , elles prirent bien vite le nom de Madeleine ( nom populaire et très répandu à l'époque ) , par extension les vendeuses de gâteaux ambulantes prirent aussi ce surnom .

C'est une des explications les plus plausible , peut être qu'un de mes lecteurs en à une autre ????.

Pour revenir aux madeleines de Commercy, il faut noter que les recettes originelles transmises par les descendants de Mme Paumier ne parlent pas de moules en forme de coquille Saint-Jacques , mais de déposer la pâte sur un moule à madeleine beurré , la forme en coquille ne viendra qu' avec l'industrialisation du produit vers la seconde moitié du XIXè et un brevet sera déposé à cette époque pour protéger la forme et la recette originale de la Madeleine . Une des raison de cette forme qui est plus étroite qu'une coquille Saint-Jacques est que la mode de tremper une madeleine dans sa flûte à champagne faisait fureur .

La forme en coquille saint-Jacques de la madeleine de Commercy ne doit pas nous étonner plus que ça , ce symbole du pèlerinage de Compostelle déjà connu depuis plusieurs siècles , était utilisé en cuisine et en pâtisserie .  Et ce symbole religieux pour un produit consommable en période de carême ( si nombreux à ces époques ) ne pouvait pas nuire commercialement , de plus Commercy n'est pas loin de Chalon-en-Champagne , ville de départ du pèlerinage dans l'est .

Une des choses les plus importantes lorsque l'on fait des madeleines façon Commercy est de travailler avec beaucoup de sérieux les ingrédients qui doivent être de première qualité , prenez votre temps et le résultat sera parfait .



LA MADELEINE DE COMMERCY DE MADAME PAUMIER .

Marchande de plaisirs , XVIIIè , Grand Palais .

Râpez sur un morceau de sucre le zeste de deux citrons ; écrasez ce sucre très fin ; mêlez-le avec du sucre en poudre ; pesez-en neuf onces ( un once égale 28,34 grammes ) que vous mettez dans une casserole avec huit onces de farine tamisée , quatre jaunes d'oeufs et six œufs entiers , deux cuillerées d'eau-de-vie d'Hendaye ( ancêtre de l'Izarra ) et une pincée de sel ; remuez ce mélange avec une spatule . Lorsque la pâte est liée , vous la travaillez encore une minute seulement . Cette observation est de rigueur si l'on veut avoir de belles madeleines ; autrement , le mélange étant plus travaillé , il fait beaucoup trop d'effet à la cuisson et cela dispose les madeleines à être trop compacte , à s'attacher au moule . Faites ensuite clarifier dans une casserole dix onces de beurre ; au fur et à mesure que le beurre monte dessus , vous l'écumez ; lorsqu'il ne pétille plus , cela indique qu'il est clarifié ( un conseil prenez un bon beurre de baratte  ) ; alors vous le tirez à clair dans une autre casserole ( c’est-à-dire le versez dans une autre casserole doucement en évitant de verser le fond , ou petit-lait  ) .

Lorsqu'il est un peu refroidi , vous en emplissez un moule à madeleine ; vous versez ce beurre dans un autre moule  et ainsi de suite , jusqu'aux nombres de huit ; après quoi , vous reversez le beurre des moules dans la casserole ; vous garnissez ensuite de nouveau des moules par huit en suivant la même méthode , vous recommencez deux fois cette opération , ce qui vous donnera trente deux moules beurrés . Il ne faut pas renverser les moules après les avoir beurrés , attendu qu’ils doivent conserver le peu de beurre qui s'égoutte au fond de chacun d'eu .

Après , vous mêlez le reste du beurre dans le mélange et puis vous le placez sur un coin de fourneau très doux , vous remuez légèrement ce mélange afin qu'il ne s'attache pas à la casserole et aussitôt qu'il commence à devenir liquide vous le retirez du feu pour qu'il n'ait pas le temps de se tiédir , ensuite , vous garnissez les moules avec une cuillerée de cette appareil et vous les mettez au four à chaleur modérée sur un plaque en tôle et cela le temps nécessaire à leurs cuisson .

Cette recette vient directement des descendants de Mme Paumier .

F. Barthélémy 1880

 

HENRY MEILHAC , AUTEUR DRAMATIQUE , 1830-1892 .

 

 

 

 

 

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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 14:52

LA PREMIÈRE FEMME APPRENTIE EN BOULANGERIE A BERLIN , 1914 , MEDIATHEQUE DE CHARENTON LE PONT

 

Je ne vais pas revenir sur la trouvaille ( contestée ) du boulanger viennois Peter Weidler qui pour faire bisquer Mahomet II et ses troupes assiégeants Vienne , inventa non pas la recette de base du croissant qui existait déjà ( assez éloignée de l'actuelle ), mais sa forme , non plus droite , mais en forme de croissant de lune , étendard du grand Mahomet II.

 

Appelé , au commencement lune ou cornet ou demi-lune, sa notoriété se répandit lentement en Europe. Le croissant ne vint vraiment en France que à partir des années 1840 et cela grâce à une pâtisserie Viennoise qui s'ouvrit à Paris , mais son rayonnement en France fut long, et pour explication il faut rappeler que les matières premières pour la fabrication des croissants n'étaient pas aussi couramment trouvable qu' à notre époque , le beurre rarement de bonne qualité , vite rance et onéreux , la farine de blé souvent introuvable et sujette à de nombreuse fraudes , quand à la levure on ne mettra au point une levure stable et de bonne qualité que vers les années 1850 .

 Rappelons que le sucre quand à lui coûtait très chère ( au début du  XIX siècle un kilo de sucre de canne coûtait 20 francs , soit quatre jours de salaire pour un bon boulanger ) avant l'invention du sucre de betterave , pour mémoire , Madame de Maintenon fabriquait ses confitures avec 125 grammes de sucre par kilo de fruits .

Ce n'est donc que à partir du troisième quart de ce siècle, que le croissant grignota la brioche jusque-là la reine incontesté, pour rompre le jeune du matin et cela bien-sur uniquement pour les nantis , la grande masse des français se contentant le matin d'une soupe de pain .

Si sa formule a peu changé depuis cette période , c'est surtout la réglementation officielle ( Loi de 1901 ) qui imposât un croissant au beurre en forme de demi-lune et un croissant sans beurre mais avec matière grasse une forme droite , avant cela les mauvais croissants fleurissaient dans les boulangeries hexagonales .

Pour commencer je vous rappelle ci-dessous la formule originale du croissant viennois au XIXè , suivie du croissant à la Condé purement français ( pour l’anecdote , à la mort du grand Condé , un des plus grands gastronomes de son temps , la personne chargée de mettre de l'ordre dans ces affaires financières s’aperçut qu'il laissait l'équivalent de plus  deux cents mille Euros de dette chez ses fournisseurs de produits de bouche , comme on disait à l'époque ), à la mode au XVIIè et au XIXè , mais qui est depuis  tombé en désuétude et enfin un croissant provençale très originale et fantaisiste .

LIVRAISON DE FARINE A REIMS , PAUL CASTELNAU 1880-1949 , MEDIATHEQUE DE CHARENTON LE PONT


LE CROISSANT VIENNOIS ORIGINALE.

Les proportions : Farine de gruau de Hongrie.........  1 kilo , Beurre ..... 300 grammes........ , Levure ......40 grammes, Lait.........1 litre .

Commencez par le levain , à cet effet : Disposez en fontaine 125 grammes de gruau , placez au milieu la levure , que vous délayez avec un peu de lait tiède , puis pétrissez le tout que vous travaillez jusqu'à ce que la pâte , qui doit être plutôt  molle que ferme , se détache bien des doigts .

 

Mettez la ensuite dans une terrine couverte , que vous placez dans un endroit tiède , pour y laisser lever la pâte du levain pendant une demi-heure .

Au bout de ce temps , lorsque le levain a au moins doublé de volume , délayez-le avec le restant du litre de lait , dans lequel vous avez fait dissoudre le sel .

Incorporez alors le restant de la farine au levain , ainsi délayé , et pétrissez bien le tout pour en former une pâte un peu se détachant parfaitement des doigts .

Roulez cette pâte en une boule que vous farinez légèrement et laissez reposer une dizaine de minutes .

 

Au bout de ce temps , aplatissez cette pâte comme la détrempe pour feuilletage , mais assez mince ; puis par dessus étalez y le beurre en couche bien égale , tout en ayant soin de ne pas en recouvrir les bord .

Ployez la pâte , de façon que le beurre s'y trouve bien enfermé à l'intérieur .

Reployez ensuite la pâte en boule que vous placez sur un linge et au frais pour y laisser la pâte pendant 2 heures au moins . Généralement , on prépare ainsi la pâte le soir pour la cuire le lendemain matin .

 

Pour dresser les croissants , on commence par reployer sur elle même la pâte , pour en reformer une boule que l'on laisse reposer pendant un quart d'heure ; puis allongez cette pâte en boudin que vous découpez en morceaux , à raison de 40 par kilo de pâte pour ceux vendus 5 centimes , et 20 pour vendus 10 centimes ( prix d'un croissant en 1897 ) .

Après avoir roulé en boules ces morceaux , laissez-les reposer une dizaine de minutes , puis , à l'aide d'un rouleau , vous abaissez pour les rendre ovales .

Reployez alors sur le milieu l'abaisse de pâte et roulez la comme une cigarette , à laquelle vous donnez la forme d'un croissant ; placez-les ensuite à mesure , sur une planche recouvert d'un linge légèrement saupoudré de farine . Laissez ainsi lever les croissants pendant une bonne heure .

Pour les cuire , placez les croissant sur une plaque , dorez-en dessus à l’œuf battu et mettez dans un four de bonne chaleur ( 180 degrés ) .

J.Fiderman , 1897 .


CONDÉ EN CROISSANT A L’ANIS .

Proportions : Sucre en poudre ......375 grammes , Graines d'anis........200 grammes , Blanc d'oeufs ......nombre 3 , orangeât haché ....... 3.

Piler l'anis avec l’orangeât en mouillant progressivement avec  les blancs d'oeufs ; ajouter par petites doses le sucre et triturer jusqu'à ce que l'on ait obtenu une pâte homogène .

Prenez vos croissants préparés comme à l’habitude avant cuisson, entrouvrez les délicatement avec une fine lame et farcissez les d'une fine couche de préparation à l'anis  , refermez , placez sur une plaque , dorez au jaunes d'oeufs , et cuire au four comme de coutume .

 

BOULANGERIE PARISIENNE , XIXè, FOND GAUGET-WIDMER



CROISSANT DE PROVENCE .

Proportions : Amandes douces mondées.....500 grammes , Sucre ......500 grammes , Marmelade d'abricots ......125 grammes , Blancs d’œufs....... 7 nombre .

Après avoir mis dans un mortier 500 grammes d'amandes mondées , on les piles , en les mouillant peu à peu avec sept blancs d’œufs , jusqu'à ce qu'elles forment une pâte très fine .

Pour que cette opération soit bien faite , il ne faut ajouter les blancs d'oeufs aux amandes , en les pilant , que deux par deux , et seulement lorsqu'ils se trouvent absorber par la pâte , qui doit toujours conserver une teinte blanchâtre ; et ne doit pas prendre un aspect jaunâtre .

Les amandes pilées , on met dans un mortier 125 grammes de marmelade d'abricots , et on mélange bien le tout ensemble , à l'aide du pilon .

On passe maintenant à la cuisson du sucre .

On met dans un poêlon d'office en cuivre non étamé , les 500 grammes de sucre en pain , cassé en morceaux , et on les arrose avec un quart de litre d'eau ; puis on fait cuire le sucre au cassé , qu'on verse alors peu à peu dans le mortier ou se trouvent les amandes pilées , auxquelles on l'incorpore , en mélangeant vivement le tout à l'aide du pilon .

Lorsque le mélange est terminé , on ramasse la pâte que l'on place sur un marbre légèrement saupoudrée de sucre en poudre , pour y dresser les croissants .

Pour dresser ces croissants on commence par manier un peu de pâte avec les mains , puis , on la roule en un boudin que l'on découpe ensuite en morceaux d'un pouce d'épaisseur .


Maintenant , on met dans une assiette un blanc d’œuf que l'on bat à l'aide d'une fourchette , seulement pour le briser ; puis ,on incorpore une cuillerée à café de sucre glace .

D'autre part , on met dans un plat les amandes effilées . Tous ces préparatifs terminés , on prend un morceau de pâte et on commence par la rouler en forme de boule que l'on allonge ensuite en forme de navette que l'on trempe dans le blanc d’œuf battu , d’où on la retire à l'aide d'une fourchette pour la poser dans un plat ou se trouvent les amandes effilées , au milieu desquelles la on roule , jusqu'à ce quelle soit entièrement recouverte .

Avec les doigts , on donne à cette navette la forme d'un croissant et l'on pose ainsi sur une plaque en tôle .

Il ne reste plus qu'à faire cuire dans un four assez chaud ( 180 degrés ) les croissants ainsi dressés ) , et dès que la couche d'amandes qui recouvre le croissant a pris une couleur légère teinte dorée , on retire la plaque du four et ; à l'aide d'un pinceau on badigeonne d'une légère  gomme fondue .

P. Garnier

Le journal du pâtissier et boulanger , 1899 .



 

7


 

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 14:29

 

LE GOUTER , ANONYME ,1910  , MEDIATHEQUE DE COMPIÈGNE.

PETIT PÂTISSIER AU LUXEMBOURG , LOUIS VERT 1865-1924.

Le riz et les abricots à la Condé étaient les parfaits exemples de l'évolution des recettes à travers les siècles , les cuisiniers et l'évolution des sociétés transforment souvent de telle façon les recettes d'origines , qu'elles n'ont souvent plus rien à voire avec l'originale .

Mais commençons par le commencement , les princes de Condé furent de tous temps les fidèles serviteurs des royautés successives en France, n'oubliant pas au passage de ce couvrir de privilèges et d'argents . Ils ont compris que la qualité de leurs tables étaient à mettre en rapport avec leurs positions très élevées , disputant même au Roi les meilleurs éléments pour personnels de cuisine et de services .

Le " Grand "  Conté ( 1621-1686 ) fut durant toute sa vie un amateur des mets les plus fin , et c'est pour cela que l'on retrouve à son service le "Grand " Vatel ( 1631-1671 ) qui s'étant littéralement épuisé au service du Prince se suicida avec son épée ( seule les nobles avaient le droit de porter une épée , cela en dit long sur la considération qui entourait Vatel simple individu d'origine modeste ), le mareyeur qui devait apporter le poisson pour un repas impromptu que le Prince prévoyait pour le Roi n'arriva pas, ce fut la catastrophe qu'il ne put supporter

Un autre grand chef fut au service des Princes de Condé , un certain Boucher à qui l'on doit parait il cette recette de riz et abricots à la Condé , ce chef possède un autre titre de gloire , il fut le premier chef formateur d'un certain Carème qui devint comme on le sait le plus célèbre des chefs de son temps et qui eu comme Vatel une fin brutale , tué par les excès de travail au service de ces Maîtres .

Le nom de Condé était associé à de nombreuses préparations , le Filet à la Condé , la Selle d'agneau à la Condé et surtout le Potage , mais surtout au XVII ,  le Potage à la Condé , à base de haricots rouges . A ces périodes on trouve peut de trace des recettes sucrées à la Condé .

Le premier livre de recettes modernes , édité par A.Beauvillier à Londres en 1814 ne cite pas le nom de Condé , même si la recette qu'il donne de la Croquette de Riz ou du Potage de Haricots Rouges est

bien celle de Condé . Il faut dire pour sa défense que aucun autre nom de nobles ou illustres Français d’avant la Révolution n'étaient accolés à une recette dans son livre . Beauvillier ayant du fuir la France quelques temps auparavant , à cause de ces idées royalistes trop largement montrées dans son restaurant parisien et désireux de montrer qu'il ne l'était plus dans ce livre de recettes destiné à la France, fait preuve d'esprit républicain . Esprit républicain qu'il oubliera en 1825 dans ce même livre traduit en Anglais et uniquement à usage des anglois , ou les noms de Condé , Richelieu ou à la Reine entre autre , réapparaissent .

A noter que durant la révolution et même après , les noms des plats n'avaient pas variés , mais seulement adaptés à l'époque , on ne disait pas bouchée à la Reine , mais bouchée à la " ci-devant " Reine . Même chose pour le Riz à la Condé , qui devenait Riz à la "ci-devant " Condé ", si la guillotine avait fait beaucoup de mort le ridicule ne tuait toujours pas .

Voici ci-dessous les recettes originales du Riz à la Condé , telle quelle fut crée au XVIII pour le Prince et aussi celle de l'abricot . Vous remarquerez que l'évolution à fait ce mélanger la recette du riz qui est en fait un gâteau de riz et de croquette de riz et celle de l'abricot.

UNE CUISINE AU XVIII , ILLUSTRATION DU LIVRE DE A. BEAUVILLIERS .


RIZ A LA CONDÉ .

Recette originale .

Cuire le riz au sucre et à la vanille , ou tout autre parfums ; le mouler dans des moules à gâteau breton , c'est-à-dire de manière à obtenir des gradins en forme de pyramide .

Dresser des fruits confits sur ces gradins de riz , en alternant les couleurs , décorer d'angéliques et d'amandes douces .

 Saucer avec un sirop à 30 degrés et servir à part , dans une saucière , une sauce de purée d'abricots .

A. Beauvillier , 1824 .

 

NATURE MORTE AUX ABRICOTS , HENRI FANTIN-LATOUR , FIN XIX SIÈCLE .



RIZ A LA CONDÉ.

Faites crever  ( cette à dire jusque complète absorption du liquide ) dans du lait , 15 cuillerées de riz bien lavé et bien égoutté . Versez ensuite du lait froid pour arrêter la cuisson, il faut que le riz soie cuit à point et reste épais , ajoutez alors un quart de sucre en poudre , un zeste de citron râpé , deux cuillerées d'eau de fleurs d'oranger , trois jaunes d'oeufs , un grain de sel et gros comme une noix du beurre ; mélangez . Versez le riz sur un compotier en forme de gâteau rond et aplatir .

Vous faites cuire entier 15 beaux abricots dans du sirop léger et que vous avez dénoyautés . Quand ils sont cuits , placez les sur la couche de riz . Sur les 15 cuillerées de riz , vous en avez distrait cinq cuillerées sur un plat au frais , une fois froid , faites dix boules que vous passez dans du blanc d'oeufs battu puis dans de la mie de pain et faites les frire.

Placez ces boules frites en pyramide sur les  abricots  sur le gâteau de riz ; décorez en mettant une cuillerée de confiture de groseilles ou de cerises dans les interstices entre les boules .

 Faites réduire le sirop de cuisson des abricots , ajoutez un verre d'eau de vie , et glacez le tout au sirop .

Se sert froid , vous pouvez remplacer selon la saison les abricots , par des pommes ou des pêches .

Jenny Touzin , 1895 .

RÉCLAME FIN XIX SIÈCLE.


ABRICOTS A LA CONDÉ.

Recette originale .

Ingrédients , 15 abricots , 400 grammes de farine de mais , 200 grammes de sucre en poudre , 1 litre de crème fraîche , 1 gousse de vanille , de la mie de pain , une friture neuve , une pincée de sel , 3 œufs .

Fendez les abricots en deux , retirez le noyau et faites cuire au sirop léger , égouttez-les sur un tamis.

Mettez 8 décilitres de crème dans une casserole , la gousse de vanille , le sucre et le sel .

Faites bouillir et versez dans la casserole la farine de mais , en tournant avec une spatule pour en faire une pâte ferme .

Retirez la spatule , couvrez la casserole et faites cuire une demie heure sur des cendres chaudes ou à four doux .

Le mais étant cuit , on en fait deux parts : on met la moitié dans une terrine , on ajoute 3 jaunes d'oeufs, puis on forme avec cette pâte des croquettes de la grosseur de petits œufs de poule .

La croquette formée , on aplatit avec la lame du couteau à épaisseur de 2 centimètres.

Faites mousser les blancs d'oeufs , panez les croquettes avec la mie de pain et réservez sur une grille .

Détendez le reste du mais avec de la crème .

Mettez de la marmelade d'abricots en couronne dans le fond d'un plat rond , dressez dessus les abricots , faites frire les croquettes , dressez-les en puits autour des abricots .

Remplissez le puits avec  le reste de l'appareil de mais et servez chaud .

Observation- Il faut laisser la place pour les croquettes , et pour cela il faut faire la couronne étroite . C'est la seule et vraie manière de faire les abricots à la Condé .

Les pèches se font de même .

Jules Gouffé, 1855.


ABRICOT A LA CONDÉ .

Ingrédients , Riz 300 grammes , Sucre en poudre 125 grammes , Abricots 20 , Eau de noyaux d'abricots ( eau de vie d'abricots ) 1 déci , Sirop à 30 degrés 2 déci , Amandes effilées 15 , crème fraîche 1 litres , une pincée de sel .

Cuire les abricots en compote , et , d'autre part , la crème et le riz salés et sucrés à feu très doux . Lorsque le riz est cuit , on met le riz en couronnes dans des moules que l'on renverse sur des plats ronds ; on garnit la partie superficielle de ces turbans de riz , d'un turban d'abricots , de cerises rouges, d'amandes, de raisins de Corinthe , de raisins de Malaga et d'angéliques .

On remplit le puits de marmelade d'abricots . On fait chauffer le sirop avec l'eau de noyaux , siruper et servir chaud .

Jules Favres , 1885 .

LE GOUTER ÉDOUARD VUILLARD ,1868-1940 , GRAND PALAIS .








 

 

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 14:16

LA MARCHANDE DE BEIGNETS , J-B MALLET 1759-1835 , MUSÉE CARNAVALET .

 

DICTIONNAIRE LITTRÉ 1873

La famille princière Frangipani , originaire de Rome , serait à l'origine de la fameuse frangipane . Cette affirmation est difficile à vérifier , que ce soit César ou son grand père Murcio  ( 15e) , les explications sont peut convaincantes quand à leurs implications dans cette trouvaille culinaire  . Murcio peut être , car grand épicurien  . Mais le personnage de César semble trop beau pour être vrai . On leurs prêtent aussi , aux Frangipani , l'invention des fameux gants parfumés dont toute la Noblesse ne savait se passer , mais la aussi il y à contestation  , le Frangipani Plumeria   , arbrisseau originaire d’Amérique centrale , et qui servait à parfumer les gants , n'aurait il pas tout simplement donné son nom à cette invention ???? ou vice-versa. Les légendes sont tenaces au 19e , les béotiens pensaient que l'on parfumait les gâteaux  à la frangipane avec des extrait de cette plante ( tout à fait impossible , car toxique ) . La légende a peut être dépassée la banale réalité d'une recette de pâtisserie simplement inventée par un anonyme pâtissier , peut être au service d'un Frangipani et qui aurait voulu faire plaisir à son maître  .

Bref tout cela nous éloigne des frangipanes , mais une chose est certaine à son propos , c'est que la frangipane , n 'était pas comme à notre époque nécessairement parfumée aux amandes, les recettes originelles , comme on trouve dans les recettes du  18, et jusqu'au trois quart du 19e , ne privilégient pas les amandes .

Mais la frangipane de base de l’époque est tout simplement une pâtissière à la paysanne ( on ne trouve aucune trace de recette de pâtissière avant les années 1920 ), comme on la connaît aujourd'hui , c'est à dire des œufs , de la farine et du sucre , travaillée à chaud .

On parfumait ou pas cet appareil , avec de préférence de la fleur d'oranger , du jus de cédrat , de la vanille , du marasquin , de la framboise , des noisettes ou des amandes , mais ces derniers n'étaient pas le principale ingrédient .

En résumé cette appareil ou crème , était la base de garnissage de la plupart des recettes de pâtisserie à partir du 17e , comme notre pâtissière actuelle . Et au cours du 19e une lente évolution la transformée en crème aux amandes et seulement aux amandes , la crème frangipane nature a perdu le beurre et est devenue la crème pâtissière ( avec ou sans farine ) .

LA MARCHANDE DE BEIGNETS , PIEDRO FALCO 1702-1785 , MUSÉE CA'REZZONICO VENISE .

 

CRÈME FRANGIPANE ORDINAIRE .

Ingrédients : 300 grammes de farine , 250 grammes de sucre , 100 grammes de beurre , 3 œufs entiers , 5 grammes de sel , un litre de lait .

Faites bouillir le lait ; puis travaillez la farine , les œufs , le sel dans une casserole .

Délayez peu à peu avec le lait bouilli , et liez la frangipane sur le feu doux . Une fois liée ; versez dans une terrine et ajoutez le beurre, le sucre .

Cette crème sert à napper les pâtisseries. 

Urbain Dubois 1856

 

APPAREIL A FRANGIPANE ORDINAIRE .

Mettez trois œufs entiers dans une casserole , ajoutez autant de farine que les œufs en peuvent absorber .

Délayez , maniez avec du lait pour obtenir un appareil épais ; laissez cuire un quart d'heure en tournant toujours . Assaisonnez de sucre , de fleur d'oranger et d'amandes écrasées . Cette préparation sert à garnir des tartes et tartelettes .

Jules Gouffé 1876 .

 

 

LA MARCHANDE DE BEIGNETS , PIEDRO FALCO .

 

BEIGNET DE CRÈME FRANGIPANE FOURRÉS .

Étalez sur une plaque humide une couche d'appareil  frangipane aux amandes , réduites serrées , d'un demi-centimètre d'épaisseur ; laissez refroidir , distribuez-la en ronds de 5 à 6 centimètres ; humectez-en la surface au pinceau avec de l'abricot tiède , et posez dessus un rond de pommes crues que vous enfoncez légèrement, retournez et opérez de même de l'autre coté .

Trempez les beignets dans de la pâte à frire , plongez-les à friture chaude pour les cuire et les colorer ; égouttez et servez saupoudré de sucre vanillé .

 

Les rissoles et rissolettes sont des beignets à base de rognures de feuilletage ou de pannequet.

 

RISSOLES DU COUVENT.

Abaissez mince des rognures de feuilletage ; sur l'abaisse coupez des ronds de 8 centimètres ; mouillez-en le tour , et sur la moitié des ronds poussez à la poche de la crème frangipane aux reines-claude  fermes ; ployez les ronds en demi-lune , pressez la pâte sur les bord , repassez-les au coupe-pâte ; rangez-les à mesure sur du linge , faites-les frire ; soit simple , soit après les avoir trempés et panés a-à la miette de pain ; égouttez , poudrez de sucre .

L'essentiel consiste à la frire à point et de belle couleur .

 

RISSOLETTES A LA FRANGIPANE.

1886

Cuisez quelques grands pannequets ( espèce de grosses crêpes ) ; distribuez-les en abaisses rondes , à l'aide d'un coupe-pâte de 8 centimètres de diamètre . Garnissez alors la moitié de la surface de chaque abaisse avec une petite partie de crème frangipane au marasquin . Humectez les bords de l'abaisse avec de la dorure , ployez-la , en soudant avec soin les deux parties . Trempez les rissolettes dans des œufs battus , panez-les , plongez-les à friture chaude ; quand elles sont de belles couleurs , égouttez-les roulées dans du sucre , dressez sur une serviette .

 

Et pour terminer une recette du célèbre Baron Brisse , ami de Dumas et chroniqueur gastronomique des plus connus à son époque  . 

Sa recette proposée dans son journal en 1868 est le parfait exemple d'une cuisine et pâtisserie qui disparaissait et qui mêlait la moelle de boeuf et les recettes sucrées , ce mélange peut nous paraître bizarre , mais au 17e, 18e et jusqu'en 1870 , c'était considéré comme le nec le plus ultra de la pâtisserie, autre temps autre mœurs . 

 

FLAN DE FRANGIPANE A LA MOELLE .

Mettez dans une casserole quatre œufs entiers, 150 grammes de farine , 6 grammes de beurre , 7 décilitres de lait , une pincée de sel ; amalgamez d’abord les œufs à la farine , puis ajoutez le lait , afin d'éviter les grumeaux ; placez sur un feu , tournez et retirez lorsque le mélange devient solide . Travaillez-le alors vigoureusement avec la cuillère pour la rendre parfaitement lisse , puis remettez-le sur le feu et laissez cuire vingts minutes sur un coin de feu très doux sans cesser de remuer avec la cuillère . Lorsqu'il est cuit , ajoutez 450 grammes de sucre en poudre , plus 100 grammes de moelle de boeuf ( cette moelle aura été hachée , mise à fondre et passé dans de la crème ), puis 30 amandes douces et 40 amères préalablement pilées , sans avoir été émondées , et mouillées avec un verre de Madère .

Foncez ensuite un moule à flan , de 35 centimètres , avec du feuilletage à huit levés ( à huit tour ) , mettez dedans toute la crème , faites cuire à four gai ( modéré ) , et après cuisson , glacez à blanc ( au sucre ) et servez chaud .

 

LES DOUCE ORANGES DE CHINE , FR. WHEATLEY 1747-1801 , COLLECTION ROSENWALD , USA .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 13:09

 

LE GOURMET , 1901 , PABLO PICASSO , CHESTER DALE COLLECTION .

Zabaglionne si , Zabaglionne la , fredonnait le Maestro transalpin devant son piano ( le fourneau bien sur ), dans l'antre de sa cuisine en montant délicatement au fouet son Zabaione . Toute l’Italie de la Dolce Vita est dans ce nom de Zabaione . Comme l'Asti et autre Panettone et Gelatti , le sabayon est bien le porte drapeau de cette cuisine italienne toute en parfum et douceur . Introduite en France dans les bagages des cuisiniers de Catherine de Médicis au XVI siècle  , Ce Dolce connut une carrière dont le succès ne se démentit jamais dans le Royaume , francisé dès le départ en sabayon , le Zabaione ou Zabajone selon les dictionnaires Italiens, a une origine inconnue , mais on en trouve des traces dans les premiers livres de cuisine en Europe . Travaillé surtout durant le XVII , XVIII et au début du XIX pour napper les pâtisseries de l'époque , comme le Pouding de Cabinet ou en encore le Gâteau de Compiègne , mais aussi pour napper les beignets  ( dont le beignet de moelle à la vanille , dessert très apprécié à l’époque ) , le sabayon va revenir vers le milieux du XIX à ses origines et être dégusté chaud tel quel , aromatisé à plus de cent parfums différents .

Vers les années 1880 , va apparaître en France le nom de Zabaglionne , qui est un nom de fantaisie , peut être plus commerciale que le nom d'origine  , ce nom est encore utilisé , mais son succès va se faner vers les milieux des années 1930 .

FIVE O'CLOCK , PIERRE JENNIOT 1848-1934 , GRAND PALAIS .


Le Docteur Martinet , connut un grand succès pendant presque 40 ans ,  à partir des années 1880 , comme médecin spécialiste des problèmes de l'estomac et de la digestion , il délivrait dans différentes revues scientifiques et de cuisines traitant de régimes , des recettes de Zabaglionne avec un N ou deux N, car il prônait la consommation  de Zabaglionne , qui selon lui était la panacée pour résoudre les problèmes du tube digestif et de la faiblesse de l'estomac en général .


On distinguait deux sortes de sabayon ; le sabayon chaud et le sabayon froid , cette dernière façon de faire , est elle même divisée en deux , le froid et le glacé , et enfin les sabayons travaillés en sorbetières  qui sont une crème glacé .


LE  ZABAGLIONNE CLASSIQUE OU VIN AU ŒUFS .

Mélanger dans un poêlon en terre cinq jaunes d'oeufs et 60 grammes de sucre en poudre , fouetter le mélange en y ajoutant peu à peu 150 centimètres cubes ( un peu plus d'un verre à bordeaux ) de muscat ou de moscate d'asti , une demi gousse de vanille et le jus d'un demi citron  . Ajouter alors un morceau de cannelle , porter sur un feu doux et continuer à fouetter très doucement , porter sur un feu doux ( un coin de fourneau )et continuer à fouetter doucement jusqu'à ce que le mélange soit bien mousseux et commence à prendre consistance . Retirer alors la cannelle , la vanille , placer le poêlon dans une casserole plate contenant de l'eau chaude mais pas bouillante , comme un bain-marie, et continuer avec précaution en ajoutant une cuillerée à café de rhum et de marasquin , jusqu'à ce que le zabaglionne soit épais et ferme .

On absorbe ( le consomme ) dans un grand verre et chaud .

On peut remplacer les divers alcools et vins par d'autres comme du marsala , du porto , du cognac , etc, et aussi la vanille et la cannelle par des amandes ou noisettes pilée , des pistaches , de la crème de marron , etc ..... , place à votre imagination .

Ce mélange est accepté par tous les estomacs

Docteur Martinet , La Revue de la Chirurgie et de la Médecine , 1910 .

LA GOURMANDISE , MARIA BLANCHARD 1881-1932 , GRAND PALAIS .


AUTRE FAÇON DE FAIRE LE  ZABAGLIONE .

Prendre ; cinq jaunes d'oeufs , 150 grammes de sucre en poudre ; un œuf entier ; deux verres de lait ; un verre de madère .

Bien mélanger le sucre et les jaunes d'oeufs , commencez à le monter doucement puis en battant plus fort sur un coin de fourneau ,lorsque le mélange est bien fait , ajoutez le verre de lait, le madère et l’œuf entier .

Remettez sur le fourneau et battez de façon à monter en crème , et dès qu'elle a doublée de volume , la verser sur le pudding ou sur l’entremets chaud que l'on a préparé , et servir immédiatement .


SABAYON AU CHOCOLAT.

Faites fondre dans une casserole deux tablettes de chocolat noir dans 5 décilitres de lait et ajoutez une gousse de vanille. Mettez dans une terrine en terre 6 jaunes d'oeufs, 200 grammes de sucre en poudre.

Travaillez les jaunes et le sucre à froid , puis commencez à monter à feu doux en ajoutant un verre de Marsala et un verre de vin blanc d'asti, une fois le mélange bien ferme et mousseux , ajoutez le chocolat avec précaution et passez au tamis de Venise ( tamis fin ) , servez chaud dans des coupes à glace .


SABAYON FROID .

Mélanger 2 décilitres de vin de muscat , 8 jaunes d'oeufs , 4 œufs entiers , 175 grammes de sucre en poudre et un bâton de vanille . Monter le tout comme à l’accoutumée sur un feu doux , lorsque le mélange est mousseux et ferme , plonger le cul de la casserole dans de l'eau fraîche et continuer de fouetter jusqu'à ce qu'il soit froid . Ajouter alors le rhum et un demi-litre de crème fouettée très ferme et de première fraîcheur .

Bien mélanger avec douceur et réserver dans une timbale d'argent , incrustée dans la glace .

Remarque - On ajoute quelquefois à cette sauce un salpicon de fruits confits ; dans ce cas , il est important de faire ramollir les fruits , en les cuisants un instant avec un sirop au Rhum , au Kirsch ou au Cognac.

On obtient aussi un sabayon très délicat en l'aromatisant avec une quantité relative de curaçao , d'anisette ou de liqueur à l'orange .


SABAYON EN CRÈME GLACÉE.

Ce même sabayon froid peut être entièrement glacé , on fait légèrement glacer , dans une sorbetière , le sabayon ; lorsqu’il est pris , on ajoute la crème et on mélange le tout pour le rendre homogène ; on le met dans un moule à bombe et on le sangle à la glace , selon le procédé ordinaire .

"LA CUISSON AU PAPIER  , PARUS EN 1917 DANS L'HEBDOMADAIRE "LECTURE POUR TOUS"

LA GUERRE EN 1917 ET SONT CORTÈGE DE RESTRICTION, AMENAIT LES JOURNAUX A PROPOSER DES ERSATZ POUR TOUT .






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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 20:15

A CHAT WITH THE MILKMAID , 1854 , JOHN HERRING .


La crème " To be or not to be " anglaise , est elle vraiment anglaise . Les auteurs de blogs culinaires et même Wikipédia, considère que cette crème est naturellement anglaise et que à notre époque " Custard et crème anglaise " ne font qu’un chez nos amis British , et qu'ils ne font pas la différence depuis la création de cette recette qui date on pense du XIII .   .

Si on ce réfère au premier livre de cuisine Anglaise qui date du XIV siècle , la recette de Custard n'a rien à voire avec la crème anglaise et même son évolution dans les livres de cuisine du XV et XVII n'ont toujours aucun rapport , il faut attendre deux cuisiniers français qui font pour la première fois d'un cuisinier autre chose qu'un simple serviteur en Angleterre , A.Suzanne et surtout A.Soyer au milieu du XIX siècle pour que ce transforme la vision de l'art culinaire dans le royaume et seulement à cette période apparaît la crème anglaise en Angleterre.

La cuisine Anglaise est influencée depuis le XVII siècle par l'arrivée en cette période troublée de cuisiniers français , en effet à cette période les nobles et possédants outre-manche commence à faire venir à grands frais des représentants des nobles corporations de cuisinier et rôtisseur ( ancêtre des pâtissiers ), pour améliorer la cuisine locale qui dirons nous manquait de finesse , cette cuisine anglaise à l'époque est encore la cuisine du moyen-âge et les goûts évoluant en suite il faut le dire à une longue période d'occupation en France des Anglois .

UNE LAITIÈRE , 1853,JEAN-FRANCOIS MILLET, NGA

Les premiers livres de cuisines anglais apparaissent au XIV avec  notamment " Book of Recipe", ces livres donnent des recettes de Custard , qui était très populaire , tout comme en France les divers Kiche , Fiuousse et autre Flan , mais de crème anglaise point de trace .

Alors me direz vous qui a inventé cette fameuse british cream , plusieurs cuisiniers et pâtissiers certainement ont œuvrés pour en faire celle que l'on connaît aujourd'hui, J.Favre parle de Carême qu'il aurait inventé et l'aurait baptisé crème à la française et cela au XVII  , mais je ne le crois pas car cette crème anglaise est travaillée froide avec de la gelée pour en faire une sauce nappant pour le bavarois notamment , n'est pas la crème que l'on connaît.  Beauvillier qui c'était expatriée en Angleterre au début du XIX , parle lui de crème vanille qui ressemble beaucoup à notre crème actuelle , alors on peut supposer que c'est l'inspiration et le travail de tous ces maîtres du fourneau qui on donné la crème anglaise  Quand au nom , il suffit de penser qu' à l'époque et depuis la défaite de Napoléon , tout ce qui venait du perfide Albion devenait très chic et que s'inspirant d'autres recettes de l'époque on lui donna ce nom d'anglaise pour lui donner une certaine noblesse.

Pour terminer je dirais que la crème anglaise n'est anglaise que de nom et qu'il faut distinguer les recettes d'avant 189O et celles d' après cette date  , les premières s'inspirent de la crème à la française et les secondes sont bien celles que l'on connaît maintenant  .

Je vous donne ci-dessous quatre recettes de crèmes  anglaises , ou approchantes et pour commencer la recette originale de la Custard Lombard du XIV , tirée du Book of Récipe ,1440.



 

TRADUCTION DE CUSTARD A LA LOMBARDE.

Prenez bonne crème , et mélangez dedans des feuilles de persils . Cassez les jaunes et les blancs d'oeufs dans le mélange . Égouttez dans une passoire , jusqu'à ce qu'il soit rigide et qu'il se supportera lui-même . Ensuite , prenez un bon morceau de moelle et la couper en deux ou en trois , des pruneaux , mélangez le tout et  mettez le dans de beaux récipients en terre . Mettez les tartes dans le four , et laissez cuire jusqu'à ce qu'elles soient dures . Puis les sortir et mettez dessus un mélange de crème et de sucre , remettez au four jusqu’à ce qu'elle soit dure .

Si on est en carême , prenez de la crème d'amande et laissez la moelle .

 



CRÈME A LA FRANÇAISE . 

Quantité ; Sucre en poudre 250 grammes , Jaunes d'oeufs 10 , Gélatine 6 feuilles , Lait frais 1/2 litre , crème fraîche 1/2 litre .

Travaillez les jaunes d'oeufs avec le sucre dans une russe plate et cela a feu doux en les mêlant à la cuillère de bois , une fois cuit et formant un ruban , on ajoute doucement la crème fraîche et le lait que l'on aura fait chauffer ( mais sans les faire bouillir ) et aromatisé soit au marasquin ou à la vanille ou encore au rhum ou à la pistache et ou on aura fait fondre les feuilles de gélatines .

Bien travailler le tout pour le rendre homogène , le passez au tamis si nécessaire ( si il y a des grumeaux ) .

Cette crème sert à napper des bavarois ou des saint-honorés ou tout autre pâtisserie qui le mérite .

Cette recette est tirée du livres de Beauvilliers" L'art du Cuisinier " 1814 , par la suite cette même recette prendra le nom de crème à l'anglaise ou encore de sauce à la crème anglaise dans d'autres livres de cuisines .

RECETTE DE CRÈME ANGLAISE DE URBAIN DUBOIS 1886 .



FROMAGE DE BONNE MARIE.

Pour 12 à 15 personnes .

Faites réduire un litre et demi de bonne crème mais cependant pas trop épaisse , une fois refroidie ajoutez 15 jaunes d'oeufs et 500 grammes de sucre et une gousse de vanille , remettez à cuire à feu doux en travaillant à la cuillère de bois , laissez lier naturellement en travaillant sans arrêter .

Un fois cuit la mettre dans un bol en terre en la vannant de temps en temps  .

Se sert en garniture de fruits au sirop ou de glace .

Tiré du livre de cuisine de C.Bonnechère. La cuisine du Siècle 1900.


SAUCE CRÈME ANGLAISE .

Clarifiez dix jaunes d'oeufs que vous mélangez avec 300 grammes de sucre , dans une casserole ou, à l'aide d'une spatule , on travaille cet appareil d'abord à froid , ensuite sur le coin du fourneau , jusqu'à ce qu'il forme un ruban homogène ; on délaie alors avec un litre de lait bouillant , puis on place sur un feu modéré la casserole dont on remue le contenu avec une spatule , en appuyant au fond pour éviter quelle n’attache . On remue ainsi continuellement l'appareil jusqu'à ce qu'il soit suffisamment épais pour napper le dos de la spatule d'une couche de crème , en évitant surtout de ne pas laisser bouillir l'appareil qui , dans ce cas , tournerait .

IL ne reste plus alors qu'à passer au travers d'un tamis fin la sauce crème anglaise qui est ainsi prête à être employée .

On peut parfumer ce genre de sauce crème anglaise soit à la vanille , au rhum ou au citron .

F.Monarmand . Le Journal des Patissiers-biscuitiers 1898.

JEAN GERARD DIT GRANVILLE , XIX ème , MUSÉE DE LA ROCHE SUR YON





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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 21:14

 

 

LES CRÊPES , 1845, HONORÉ DAUMIER , NGA , USA .

FEMME AU CRÊPES, 1645 , REMBRANDT .

Voila l'hiver et les soirées devant le feu de bois , ( au 19è peut être mais notre époque ces moins sur ).

Les crêpes ont toujours été associées au feu dans la cheminé et cela même pour les têtes couronnées , Charles Monselet écrit que Louis XV , préparait lui même des crêpes sur un feu de bois pour ces maîtresses dont la tendre Comtesse Dubarry et il en allait ainsi de toute l’Europe couronnée ou non . Les crêpes avaient l'avantage d’être simples et faciles à faire,  nourrissantes et bonnes pour tous les âges de la vie et renforçant les liens sociaux autour du feu  ( pensez-y ) .

La pâte à crêpe est plus ou moins toujours la même , mais en certaine circonstance on l'adaptait . Ainsi le manque de matière première ou encore des occasions festives pouvaient faire varier le sacro-saint triangle , lait , œuf et farine . Je vous donne ci-dessous une recette anglaise du XVI qui va vous sembler très moderne et qui vous rappellera que en cuisine on ne créer rien de nouveau depuis très longtemps , on fait évoluer .


POUR FAIRE DES CRÊPES.

Prenez une pinte de crème serrée ( de la crème épaisse ), cinq ou six blonds d'oeufs battus en neige , une bonne poignée de bonne farine et deux ou trois cuillerées de bière d'ale , battez le tout ensemble pour que ce mélange soit homogène , ajoutez alors les jaunes d'oeufs , une cuillerée pleine de cannelle et un peu de gingembre râpé , mélangez le tout avec une cuiller en bois .

Prenez une poêle , y mettre un morceau de beurre gros comme votre pouce , laissez roussir sur le feu , et versez votre pâte en l'étalant sur toute la surface de votre poêle , laissez cuire doucement et une fois cuite et colorée d'un coté la retourner pour la cuire de l'autre coté , tout cela avec précaution pour ne pas la sécher ou la laisser brûler .

 THE GOOD HUSWIFE JEWELL , THOMAS DAWSON , 1585, cette auteur anglais fut très prolixe en livres divers de cuisine et conseil aux ménagères , ces livres avaient un grand succès à l'époque et furent réédités pendant plus de deux siècles après sa disparition .

 

 

 



LES CRÊPES A PONT DE CROIX , PHOTOGRAPHE DE F, VIZZAVONA , RETOUCHÉ PAR J.BENOIT-LEVY 1866-1951.

 


Et maintenant trois souvenirs de la tragique défaite française de 1870 face aux Prussiens et ces suites patriotiques , ou l'on donne le nom de crêpes à la lorraine à la tambouille revancharde .


LES CRÊPES DU SIÈGE DE METZ . 

Faites cuire du riz à l'eau et au sel , si vous avez du sel , pendant le siège de Metz nous n'en avions pas . Quand il est cuit , mais encore ferme et rond , de manière à ce qu'il ne forme pas une pâte collante , tournez le avec un mélange très-clair d'un peu de farine délayée dans de l'eau , versez-en une certaines quantité dans une poêle ou vous avez mis un peu d'huile , étendez-la pour en former une espèce de crêpe . Faites partir vivement et quelque peu rissoler , en la retournant des deux cotés . Coulez ???? sur une assiette et recommencez pour une autre jusqu'à épuisement du riz .

Servez chaud, et souvenez-vous que " La fame é il miglior intingolo " La faim et la meilleure des sauces .

E. AURICOSTE DE LAZARQUE , LE CUISINE MESSINE ,1890 .


Les conseils culinaire du femme de ménage patriote  1871

CRÊPES SANS ŒUF.

Prenez de la farine de blé , de riz , ou de fécule de pommes de terre ; délayez avec de l'eau , une bonne pincée de sel , trois cuillerées d'eau-de-vie , deux de fleurs d'oranger , trois d'huile et un peu de sucre en poudre ; mettez dans une pole de la graisse ou d'huile , faites bien chauffer , "tendez sur le fond une mince couche de pâte , et ne retournez d'un coté que lorsqu'elle est bien cuite de l'autre .





Et pour terminer dans le patriotique , un extrait d'un livre de cuisine militaire de 1909 .

NE PAS OUBLIER DE SONNER DU CLAIRON EN FAISANT SAUTER LES CRÊPES .



Passons au choses sérieuses , voici la préparation de quatre crêpes originales , les crêpes comme les affaires militaires étant chose trop sérieuses pour être confié aux militaires .


CRÊPES A LA DUGNOL .

LA NUIT DE CRÊPES , A. ROMBOUTS ,1667 .

Faire une pâte à crêpe , dans laquelle on aura introduit deux blancs d'oeufs battus en neige et faire les crêpes avec cet appareil pendant ce temps , ensuite procéder à l'appareil suivant : Prendre deux ronds de beurre fin ; deux cuillerées de sucre en poudre et bien mélanger jusqu’à ce qu'il soit très crémeux ; y incorporer un filet de jus de citron et trois petits verres de vielles fine-champagne .

Étendre de cet appareil sur chaque crêpes et les plier vivement en quatre . Les servir très chaudes.

Hygiène -Les crêpes préparées de cette façon sont plus digestives et bien plus exquises que les crêpes ordinaires qui ne peuvent être digérées que par les estomacs robustes ( c'est du moins ce que pensait J.Favre en 1895 ) .


CRÊPES SUZETTE .

Préparez un appareil à crêpes auquel on ajoute quelques macarons écrasés . D'autre part , râpez une orange et une mandarine , en exprimer les jus que l'on mélange , ainsi que le zeste , dans du beurre frais . Une fois les crêpes faites , tartinez les crêpes de cet appareil , en les étalant , et les servir ainsi .


CRÊPES GEORGETTE .

Pilez des macarons , les délayer avec du jus d'orange , un verre de curaçao , un verre de cognac et un morceau de beurre frais . Préparez des crêpes , les tartiner de la purée ci-dessus , les rouler et les ranger sur un plat rond . Les saupoudrer de sucre neige , les arroser de fine champagne brûlante et les flamber .

 

LES CRÊPES EN BRETAGNE , CONSTANTIN LE ROUX , MUSÉE DU LOUVRE .

 

CRÊPES NORMANDE.

Préparez une pâte à crêpes classique , mais en aromatisant avec de l'eau-de-vie , du cidre ou du rhum . En terminant, ajoutez des rondelles de pommes , que vous avez taillées très minces , transparentes et mises à macérer dans du sucre et de l'eau-de-vie .

Vous préparez alors les crêpes de façon normale , mais  en ayant soin de mettre dans la poêle , avec la pâte , quelques rondelles de pommes posées à plat . Faites cuire , les pommes se prennent dans la pâte, retournez la crêpe avec précaution , laissez dorer , saupoudrez de sucre , laissez cuire quelque instant de façon à caraméliser le sucre et arrosez d'eau-de-vie brûlante pour flamber avant de servir sur un plat chaud , pour empêcher le caramel de coller .

SI NOUS FAISIONS DES CRÊPES , ANDRÉ GIL , 19è.

















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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 12:30

 

L’ÉTÉ DE LA SAINT-MICHEL , PIERRE ROY , 1880-1950 ,

MUSÉE DES BEAUX ARTS DE RENNES


Nous voici revenu à l'automne et le temps des marrons , variété du châtaigner comestible , il est toujours appelé châtaigne dans certaines régions de l'Aveyron ou des régions avoisinantes .

 En Aveyron et autour , il constituait avec la vigne , les deux seules moyens d'existence d'une bonne partie des populations de cette région , jusqu’à ce que les maladies ne détruisent la presque totalité de la vigne dans ces régions au XIXè et laissent les populations dans une grande misère et les seul marrons pour subsistance et ainsi débute l'émigration vers l'étranger ou vers Paris.


Voyons ce qu'en disait l’écrivain Armand Dubarry au XIXè .

LA MARCHANDE DE MARRONS ,AM. GOBIN, MUSÉE DE BEAUX ARTS DE LILLE

 

Mets de paysan , comme le qualifiaient autrefois les citadins dédaigneux , le marron a pris rang dans la cuisine bourgeoise au XIXè et dans les desserts de choix ou il rivalise avec les fruits confits les plus fins , ce qui n’empêche pas de continuer à être le préféré du montagnard en ces temps très durs .

Les Parisiens avaient pour lui une prédilection marquée , et seraient privés si , la saison froide venue , ils ne le voyaient reparaitre avec les petits marchands classiques , hirondelles humaines qui reviennent , à la même époque , rallumer leurs fourneaux et rouvrir leur commerce populaire à la porte des marchands de vin . Tirer les marrons du feu , c'est-à-dire , servir d'instrument à quelqu'un , sans profit est une locution usuelle . La Fontaine a écrit sur ce proverbe , une excellente fable.


LE BOIRE ET MANGER , HISTOIRE DE L’ALIMENTATION , ARMAND DUBARRY 1836-1900.


BOITE A MARRONS , XIXé , MUSÉE DE SARREGUEMINES .




Mais passons les envolées lyriques d’Armand et du poète, pour rappeler que les marrons ont servis depuis la nuit des temps d’alimentation, bien sur , mais aussi de combustible et de bien d'autre façon dans les campagnes . Voici donc deux façons de transformer les marrons dont c'est la pleine période en délicieuses préparation culinaires .

MARCHAND DE MARRONS , PARIS 1912 .


CROQUETTES DE MARRONS A LA DAUPHINE.

Faites griller cinquante beaux marrons de Lyon ou du Luc , épluchez-les et ôtez-en toutes

MARCHAND DE MARRONS ,E. ATGET 1893.

parties colorées par l’âpreté du feu , ensuite choisissez-en que vous partagez par moitié bien intactes , pilez le reste avec deux onces ( un once égale 29 grammes ) de beurre , et passez ensuite par le tamis de crin ; puis vous délayez cette pâte dans une casserole avec un verre de crème , deux onces de beurre , deux de sucre en poudre et un grain de sel . Tournez cette crème sans la quitter sur un feu modéré , desséchez-la deux minutes seulement , mêlez-y 6 jaunes d'oeufs et remettez-la un moment sur le feu . Alors la pâte doit se trouver un peu consistante mais non pas ferme ; versez-la sur un plafond légerement beurré , et élargissez-la . Couvrez-la également d' un rond de papier beurré lorsqu'elle est froide vous prenez une de ces moitiés de marron , que vous avez conservé , vous la placez au milieu d'un peu de pâte , le double en grosseur d'une moitié de marron que vous enfermez en roulant la pâte pour en former une croquette très-ronde ; vous la roulez ensuite sur de la mie de pain extrêmement fine ; vous employez ainsi toutes vos moitié de marrons en les masquant de pâte . Toutes étant formées et roulées dans la mie de pain , vous battez 5 œufs entiers avec un grain de sel fin dans une petites terrine ou vous trempez vous croquettes et vous les égouttez un peu , vous les roulez de nouveau sur la mie de pain et vous les placez ensuite , au fur et à mesure , sur un couvercle de casserole ; ensuite vous trempez tour à tour les croquettes dans l’œuf et les roulez sur la mie ; après quoi vous les versez dans une friture très-chaude ;  si la poêle est grande vous y mettez toutes les croquettes , sinon vous n'en mettez que la moitié afin de les conserver bien rondes ; vous les remuez doucement avec une pointe d'un hâtelet et les ôtez avec l'écumoire . Aussitôt qu'elles sont colorées d'un beau blond , égouttez-les sur une serviette double , ensuite vous les saupoudrez de sucre fin , les dressez en pyramide et servez bouillant .

JULES GOUFFE .


TIMBALE DE MARRONS A LA NIANZA.

Émondez de beau marrons à l'eau bouillante , de manière qu'ils soient nets de leur peau, les cuire dans du lait , un peu de sucre et une ou deux gousses de vanille ; lorsque vos marrons sont cuits , les passez au tamis après les avoir égouttés , faites avec la cuisson une anglaise un peu collée , mêlez-y votre purée , ensuite coupez une bande de papier de la hauteur d'un moule à charlotte , huilez légèrement  cette bande de papier que vous placez sur une plaque d'office , étalez votre purée de marrons dessus bien égale , à peu près d'un centimètre  d'épaisseur partout , laissez refroidir sur glace , ayez à part soit un fond de génoise ou en pâte d'office cuit ; lorsque votre appareil est froid et qu'il a de la consistance , enlevez votre bande de papier sur laquelle est votre préparation , et placez-la sur la pâte cuite , rapprochez-en les deux extrémités pour les relier et en former une timbale , soudez les deux cotés se joignant avec du jaune d'oeuf , et emplir la timbale de crème fouettée glacée à la vanille ; vous pouvez servir des marrons glacés autour de la timbale   .

Vous pouvez aussi servir une compote de fruits et des petits gâteaux .

RÉUNION DE FAMILLE ( sous le marronnier ) FRÉDÉRIC BAZILLE 1841-1870 , MUSÉE D'ORSAY .





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